Le 31 juillet et le 1^er août, Pierre Bourgnon et Christophe Prétet ont pris la parole devant la population des communes de Ponthaux et de Grolley pour lancer la communication autour du processus de fusion des deux communes.

Pierre Bourgnon, syndic de Ponthaux

Chères citoyennes et chers citoyens,

Chères visiteuses et chers visiteurs présents ce soir dans notre commune,

Mesdames et Messieurs les représentantes et les représentants des autorités de Ponthaux et de Grolley,

C’est un immense plaisir pour moi de vous accueillir ce soir pour célébrer notre fête nationale. À mes yeux, le 1^er août constitue un moment important pour notre cohésion.

Il nous rappelle – non pas que nous sommes les descendants de Suisses aux bras noueux, qui parlaient des dialectes alémaniques – mais que nous vivons dans un pays qui a réussi à prospérer en misant sur l’union de la diversité.

Les événements du monde nous signalent tous les jours que nous avons la chance de vivre dans cette Suisse qui, depuis le XIX^e siècle, a toujours su se tenir à l’écart de conflits majeurs pour préserver la paix et la prospérité de ses citoyennes et de ses citoyens.

Mais nous devons rester conscients que notre île préservée échappe de moins en moins aux troubles de la mondialisation, comme les crises successives nous l’ont bien montré depuis 2020.

Le Covid a parfois mis à mal notre unité nationale, en créant des fractures importantes au sein de la population. Il n’a rendu que plus évident l’importance de l’unité de notre pays.

Je vous rassure: je ne suis pas venu devant vous pour présenter un cours de démocratie, ni encore moins pour vous parler des grands enjeux géopolitiques du monde.

Aujourd’hui est jour de fête et je suis surtout venu pour passer cette soirée avec vous, et pour vous parler d’enjeux qui nous concernent très directement.

Eh non, je ne vous parlerai pas non plus du nouveau cercle scolaire de Ponthaux et Grolley, sinon pour vous dire que les autorités s’impliquent avec le plus grand sérieux dans ce dossier, pour garantir la bonne scolarité des enfants de nos villages.

Nous pourrons vous en dire beaucoup plus à ce sujet cet automne.

Nous avons été capables, dans ce pays, de nous unir alors que nous parlons quatre langues, que des villes et des cantons riches cohabitent avec des régions moins prospères, que les uns sont protestants et les autres catholiques…

Dans un tel pays, il me semble donc bien possible que nous puissions unir les habitantes et les habitants de Grolley et de Ponthaux au sein d’une même commune.

Et si, par hasard, vous ne m’aviez pas vu venir, à travers les méandres de mon introduction, c’est bien de la fusion de nos deux communes de Ponthaux et de Grolley que nous aimerions vous parler ce soir, avec mon collègue syndic de Grolley, Christophe Prétet, à qui je passerai la parole tout à l’heure.

Vous savez certainement déjà qu’après l’échec de la fusion de 2015 – pour 16 petites voix – nous avons décidé, avec mes collègues du Conseil communal de Grolley et avec celles et ceux du Conseil communal de Ponthaux, de relancer le processus de fusion.

Et – je tiens à le dire ici – nous l’avons fait à l’unanimité des deux Exécutifs.

Nous avons jugé que la célébration de l’unité nationale suisse était le moment opportun pour lancer notre campagne à propos de l’union de nos deux communes. Et, demain soir, nous serons à Grolley pour tenir un discours similaire devant les habitantes et les habitants de la commune.

Nous sommes absolument convaincus que le temps de la fusion est venu et, dans les mois à venir, jusqu’à la votation du 3 mars, nous nous engagerons avec toute notre détermination pour expliquer à nos citoyennes et à nos citoyens les avantages d’un tel projet. Nous sommes certains que la sagesse de la population de nos quatre villages nous conduira à la fusion.

J’invite maintenant le syndic de Grolley, Christophe Prétet, à prendre la parole.

Je vous remercie de votre attention.

***

Christophe Prétet, syndic de Grolley

Mesdames et Messieurs,

Je remercie vivement mon collègue Pierre Bourgnon de m’avoir convié ce soir à Ponthaux pour cette fête symbolique de notre histoire suisse, que nous avons choisie comme un moment privilégié pour annoncer notre ferme volonté de fusionner nos deux communes.

À l’époque où Uri, Schwytz et Unterwald ont décidé de s’unir, ils ne savaient pas encore qu’ils étaient en train de créer un pays prospère et ils n’avaient pas notre recul pour juger de tous les avantages qu’apporte ce type d’union.

Ces trois régions, rappelons-nous, s’étaient unies pour se défendre contre les dangers extérieurs. Nous n’avons par chance pas ce genre de souci. Il est peu probable que nous subissions des attaques de nos communes voisines.

Nous ne sommes pas sous pression et nous pouvons réfléchir sereinement à notre avenir. C’est un grand avantage que nous avons sur nos ancêtres.

Les nombreuses fusions qui se sont déroulées dans notre canton, et dans notre district, ont également démontré tous les avantages de travailler étroitement ensemble.

Voici quelques raisons qui motivent nos conseils communaux à aller vers la fusion :

• Elle donnera aux deux communes un poids plus important dans les discussions avec le canton et au sein des associations régionales.
• La réunion de Grolley et de Ponthaux donnera naissance à une commune de 3’000 habitants, ce qui nous permettra d’entrer dans le top 10 des communes sarinoises.
• La fusion nous permettra la mise en commun des ressources administratives et techniques.
• Elle renforcera les compétences de l’administration face aux dossiers et aux défis de plus en plus complexes qui nous sont proposés.
• Elle offrira aux citoyennes et aux citoyens une extension des horaires d’ouverture de l’administration, de la déchetterie, etc.
• Elle nous permettra d’augmenter nos capacités d’investissement.

Finalement, et pour le dire très simplement, elle nous permettra de mieux servir les citoyennes et les citoyens de la nouvelle commune.

En toute franchise, il m’est difficile de trouver des raisons de ne pas fusionner. Cette union me semble aller complètement dans le sens de l’intérêt de nos deux communes et dans le sens de l’histoire.

Bien sûr, certains me diront: et notre identité?

C’est à mon avis un diablotin qu’on secoue par peur de se projeter dans l’avenir. L’expérience a montré que l’identité des habitantes et des habitants de communes fusionnées n’était pas touchée. D’ailleurs, les habitants de Nierlet-les-Bois restent des habitants de Nierlet-les-Bois, même s’ils se sont unis avec Ponthaux en 1981.

Nous avons décidé, et c’est aussi pour cela que nous voulions parler de fusion ce soir avec vous, de mener ce processus dans la plus grande transparence et en communiquant très ouvertement avec la population. Jusqu’en mars prochain, nous vous informerons donc régulièrement sur le processus et sur le contenu de cette fusion.

Dès aujourd’hui, vous pouvez trouver des informations sur le site internet www.grolley-ponthaux.ch. Il sera sans cesse mis à jour pour que vous puissiez trouver réponse à toutes vos questions.

Le comité de pilotage et les groupes de travail ont déjà fourni un grand effort ces derniers mois pour parvenir, durant l’automne, à formuler la convention et le rapport final de fusion. La validation de ces documents doit intervenir en décembre. La convention sera publiée en janvier et, en février, des séances d’information avec les habitantes et les habitants des deux communes seront organisées. La votation aura lieu le 3 mars, simultanément dans les deux communes et en cas d’acceptation par les populations concernées, la fusion entrera en vigueur au 1^er janvier 2025.

J’espère vraiment que nous pourrons fêter le 1^er août 2025 tous ensemble au sein d’une commune fusionnée.

Pour y parvenir, nous devrons garder à l’esprit, durant les mois à venir, que c’est la vision à long terme qui doit prévaloir. Nous devrons aussi veiller à ne pas nous laisser attirer par les sirènes de l’égoïsme qui ne manqueront pas de résonner dans nos vertes prairies.

Notre pays s’est constitué par une succession de pactes qui ont construit le visage de la Suisse d’aujourd’hui et sa prospérité.

Nous avons l’espoir, ce soir, que les populations de Grolley et de Ponthaux auront du plaisir, en mars prochain, à se lier à leur tour par un pacte, sous la forme d’un oui déterminé à la fusion.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie pour votre attention et je vous souhaite une magnifique soirée !